Rapport du sondage sur situation actuelle des garderies non subventionnées

Menacées de toutes parts par la politique actuelle qui favorise nettement et d’une manière flagrante les services de garde subventionnés CPE et GS, les GNS sont dans une situation lamentable, ainsi que le démontre le sondage réalisé par l’Alliance (AQGPNS).

Commençons par citer les principaux facteurs aggravants :

·    La subvention :

o   Payer 8.70 est beaucoup plus attirant que de payer plus.

o   Après la pandémie et en plein période d’inflation aggravée par le conflit Ukraine/Russie, les parents ne cherchent plus que les services subventionnés. Le manque de places à contribution réduite est tel que beaucoup de familles ont opté de rester à la maison garder leurs enfants que d’aller travailler. Aggravant ainsi la pénurie de main d’œuvre.

·         Augmentation des salaires des éducatrices :

o   Attirées par cette augmentation consistante des salaires des éducatrices des CPE et GS, les éducatrices quittent vers ces services.

·         Guichet unique :

o   Bénéficie surtout aux CPE et aux GS. Les GNS le paient mais n’en profitent pas puisque les parents qui y sont inscrits restent disponibles pour des places à contribution réduite. Transformant ainsi les GNS en vraies salles d’attentes.

·         Milieu Familial :

o   Encouragé par le ministère de la Famille par des primes d’ouverture, ce type de service a repris beaucoup d’importance ces derniers temps. Même dans les grandes villes. Le MF devrait normalement être une solution d’appoint dans les zones rurales, mais il se trouve qu’il constitue une grande part dans les villes aussi.

Image garderie

Il y a 13 437 places juste à Montréal. Pour un total de 91 744 places au Québec. Ce qui est énorme.

 

Conclusion :

On peut distinguer deux scénarii :

a.       La CAQ est réélue et va de son plan de convertir tout le réseau en 5 ans.

b.      Rien n’est fait.

 

 

A.    Si le ministre y va avec son programme étalé sur 5 ans :

 

Peu de GNS survivront au cannibalisme qu’il y aurait la première année :

o   si l’on suppose que chaque année 20% des GNS seront converties.

o   En effet 20% de 67 992 places = 13 598 places.

o   Comme, en moyenne ces GNS ne sont remplis qu’à 60% (tout au max).

o   Cela nous amène à supposer que pour se remplir, ces places subventionnées créeront une migration de GNS à GNS de 40% de 13 598 places = 5 439 places.

o   Comme la moyenne du nombre de places par GNS est de : 67 992/1 225 = 55 places.

o   Donc 5 439 places est l’équivalent de 5 439/55 = 99 GNS

     o   À chaque fois qu’on convertit 13 598 places (13 598/55 = 247) ou 247 GNS, il faudra s’attendre à la fermeture d’une centaine chaque année.

     o   400 au total si l’on applique cette politique échelonnée sur 5 ans.

Cette solution est donc à bannir car quelque soit le cas, il y aurait beaucoup de GNS qui fermeraient.

Cela confirme que la CAQ n’a fait aucune étude d’impact de sa politique sur le réseau.

B.     Si rien n’est fait :

 

Il y aurait selon le tableau [GNS Menacées de Fermeture], plus de 500 GNS qui disparaitront de la carte. Sinon plus.

 

En conclusion, dans les deux cas A et B, le nombre de fermetures est très élevé et le gouvernement n’arrivera jamais à régler le problème du réseau des services de garde.

 

C.     Solutions :

Deux solutions sont possibles.

1)      Convertir toutes les places en même temps.

Et c’est très facile à faire ; toutes les GNS signeront la convention avec le ministère de la Famille dès la première année. Les 6 Milliards de dollards du fédéral en facileteront la mise en oeuvre de cette solution.

2)      Financer directement les parents selon le programme proposé par les conservateurs. Faire comme le fédéral qui finance les parents et non les services de garde. Les parents auront enfin le libre choix qui leur manquait tant.

 

Ce rapport est à prendre très au sérieux. Et ne vous fiez pas à ceux qui applaudissent tout. 

 

La situation est très critique pour toutes les GNS.

 

MF:  Milieu Familial.

CPE : Centre de la Petite Enfance.

GS : Garderie Subventionnée.

GNS : Garderie Non Subventionnée.

RSG : Responsable de Service de Garde en Milieu Familial.

 

·         Sources :

o   Toutes les données concernant les services de garde au Québec proviennent du site des données ouvertes du Québec.

o   Les autres données proviennent du sondage effectué auprès des GNS.

 

Tableaux et graphiques

 

 

 

 

 

 

 
Publié dans GnsBlog
dimanche, 10 March 2019 22:45

Les garderies d’attente.

Il existe bien des salles d'attente. Pourquoi pas des garderies d'attente ? Moins évidentes mais bel et bien des garderies ; non subventionnées (GNS). Pour en arriver là, bien des contorsions, disons, politiques ont été nécessaires. Garderies auxquelles on reproche d’être privées par ceux qui servent certaines idées et dogmes dépassés. Et c'est là où toute l'ingéniosité macabre des politiciens va opérer.

L’appauvrissement par asphyxie budgétaire y est pour beaucoup. En refusant d'indexer les tarifs depuis 2009, le gouvernement étranglait la jugulaire des GNS. En les éliminant des appels d'offres, favorisant ainsi les CPE, il les achevait presque, sous le regard approbateur des syndicats qui ne supportent pas la concurrence.

Sans compter les lois qui obligeraient les GNS à exposer toute leur clientèle à leurs compétiteurs, les CPE. La nouvelle Loi 143 qui impose le guichet unique ou Place 0-5, payable en plus, permet aux parents de rester inscrits dans les GNS et demeurer dans la liste d'attente pour que les CPE les appellent dès qu'une place se libère. Les GNS deviendront ainsi les salles d'attente des puissants CPE. Ce favoritisme laisse supposer un copinage électoraliste qui qui mine les démocraties.

Et qui songerait donc à une telle purification ? L'hypothèse ne peut être écartée que ce soient les syndicats. Bons calculateurs, ils savent très bien négocier et surtout prêtent une attention particulière aux dissensions entre partis, leurs maturités, solidité de leurs structures, pour optimiser leurs actions.

Question fondamentale ; comment un parti régnant peut avoir tant de liberté ? Les partis majoritaires cèdent facilement à interpréter leur victoire d’une manière simpliste « le peuple nous a donné un chèque blanc ». Mais quelle sorte de démocratie a-t-on réellement ?

Une variante qui tend à glisser vers la dictature qui se manifeste par l'absence d'une pluralité d'avis, d'expertises et de consultations, nécessaires au processus décisionnel. La démocratie, ainsi conçue, est restreinte à l'une de ses implications élémentaires qu'est le suffrage universel. En effet on croit que le pouvoir est au peuple, alors que ce dernier n'existe que pendant les campagnes électorales, qui, une fois terminées, se désactive pour redevenir simple administré par la puissance publique ; gouvernement élu et administration. La carence flagrante en consultations – publiques, ou d'experts – rend les mécanismes décisionnels totalement autoritaires et donc dictatoriaux. CQFD.

Les Libéraux de Philippe Couillard avaient annoncé au début de leur mandat une ère nouvelle imprégnée de démocratie avec leur fameuse "Commission de révision permanente des programmes". Malheureusement, son sort fut dramatique ; mort-née. Des millions de dollars gaspillés et un peuple sur le carreau.

Le cas des GNS est très significatif. Ce qui rend la chose encore plus surréaliste c'est qu'on tolère l'idée d'avoir deux types de citoyens – inacceptable en démocratie ; ceux qui bénéficient de tout, en l'occurrence ceux admis dans les services subventionnés, et ceux qui ne bénéficient de rien, dont les enfants sont dans les GNS [1]. Une sorte de développement séparé. Bizarrement, on veut universaliser les tarifs pour que les riches ne payent rien. Sommes-nous toujours en démocratie ? Il ne peut y avoir d'universalité tant et aussi longtemps que le clivage – CPE, GS, GNS, MF, MFNS [1] demeure, avec des tarifs dopés par les subventions. Et le monde entier nous envie !

D'autres mesures antidémocratiques telles que le bannissement des GNS [1] des appels d'offres répartis à 85% de CPE et 15% de GS [1].

Qui a décrété cette distribution ? Et dans quel but ? Pourtant avant 2011 ce n'était pas le cas. Encore une manifestation de cette autorité. Cette dernière peut s'interpréter par la puissance de l'administration face aux citoyens, et même face aux politiciens eux-mêmes qui ne sont pas suffisamment préparés. Pour beaucoup de raisons d'ailleurs.

Manque de temps ; la moyenne d'occupation du siège de Ministre de la Famille est d'à peine 13 mois par ministre. En 8 ans, 7 ministres se sont succédé. Sans compter le fait qu'un ministre cumulait deux postes ; Famille et Éducation. Peut-on vraiment parler de politique familiale face à un tel défilé de Ministres ? C'est donc l’administration hyper qualifiée qui gérait, loin de toute politique censée avantager le contribuable et non les installations de garde. Difficile aux différents Ministres d'appliquer leur programme, souvent mal ficelé, pendant la campagne électorale. Le cas des maternelles parle de lui-même. Budget sous-estimé, répartition des places incertaine – récupération de classes anglophones – ce qui témoigne d'une compréhension approximative du sujet. Des remaniements ministériels s'annoncent, en réponse à cette première crise "des maternelles", copiée sur l'Ontario ou à celle de l'immigration. Personne ne pouvait prédire un tel entêtement du chef du gouvernement .

Et que dire de la dernière déclaration du Ministre de la Famille ?

Selon l'analyse [étude d'impact] qu'on a faite, les garderies privées non subventionnées et les [garderies en] milieu familial seront les deux types de service de garde qui subiront la baisse la plus marquée d'achalandage.

Mais que fait-il pour arrêter le massacre qu'il sait qu'il a lui-même engendré ? Rien.

Je me demande si c'est le Ministre de tous les Québécois ou juste celui des CPE et GS. Du jamais vu dans aucune démocratie.

Pour en finir avec toutes ces conspirations, achetez-nous M. Le Ministre. Abrégez nos souffrances. Finissons-en !

Finalement après 20 ans de politique familiale on peut dire : "Rien ne progresse, rien ne s'améliore, tout se complique." Oubliant, du coup, tous nos vrais problèmes, tels que nos aînés qui ont construit le pays, leur retraite insignifiante et beaucoup d'autres domaines. Et la reconnaissance des diplômes des immigrants qui traîne depuis des années, les obligeant à des métiers moins valorisants ?

Il est de coutume, les premières semaines du mandat d'un gouvernement, de rendre visite à ses voisins et de s'enquérir de son environnement géopolitique. Chez nous, la différence – signes religieux, diplômes d'ailleurs, nouvel immigrant vs descendant d'immigrant – nous divise encore.

François Mitterrand ne s'était pas trompé quand il avait dit :" La démocratie, c'est aussi le droit institutionnel de dire des bêtises. "

Et pourquoi pas en faire !?

Khalid Daher

Président

Alliance Québécoise des Garderies Privées Non Subventionnées

AQGPNS

 [1]

CPE

Centre de la Petite Enfance.

GS

Garderie Privée Subventionnée.

GNS

Garderie Privée Non Subventionnée.

MF

Milieu Familial Subventionné.

MFNS

Milieu Familial Non Subventionné.

 

 

 

 

 

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