lundi, 16 November 2020 18:35

Nous avons le droit dire NON

 

Le Ministère vient de nous envoyer son bulletin d’information COVID-19 qui, c’est devenu une habitude, n’apporte rien de bon pour nous sauf des contraintes et des contraintes, encore et encore. Le cabinet RCGT est donc désigné pour évaluer l’impact de la pandémie sur nous. Impact qui diffère selon le type de service de garde, d’après cette vision du Ministère. Alors que c’est le gouvernement lui-même qui a aggravé cet impact en nous fermant et en obligeant les parents - certains ne sont jamais revenus  - à nous quitter vers les services subventionnés jusqu'à la moelle des os.

Ces services subventionnés qui ont été payés rubis sur ongle, avec des taux d’occupation si bas et pour la plupart voire vides, pendant que nous, nous recevions un maigre 5.95$ par place par jour. Toutes nos éducatrices sont parties et pour beaucoup d’entre nous, certaines ne sont plus revenues soit par manque de clientèle soit pour un CPE. Sans oublier l’impact négatif de Place0-5 principale cause de départs de notre clientèle vers les CPE. Ces CPE qui, en plus, ne pâient ni taxes foncières, ni taxes scolaires, ni impôts et dont la construction est financée par le gouvernement lui-même. Autrement dit, par notre argent  et celui des parents qui ne bénéficient de rien.

Et d'ailleurs pourquoi les parents ne sont pas admis dans les Comités Consultatifs où tout le monde de la petite enfance est représenté, à part l'essentiel qui n'est autre que ces mêmes parents ? Parents qui sont contribuables et consommateurs des services de ce Ministère qui les ignore comme il a ignoré leur pétition aux 24500 signatures. Le Regroupement des Parents Utilisateurs de garderies Privées Non Subventionnées est en train de mener le même combat que nous et le Ministre fait la sourde oreille. À croire qui tout ce qui est non subventionné l'irrite.

À la reprise des activités en juillet, les propriétaires de GNS, par manque de liquidités, avaient eux-mêmes et de leurs propres mains - par manque de liquidités -, assuré les travaux de désinfection et jusqu’à nos jours. Comment chiffrer tout cela ?

Résumons bien la situation de cette pandémie:

  • Le gouvernement ordonne la fermeture des GNS.
  • Nos enfants partent vers les serices autorisés à ouvrir.
  • Paie grassement les CPE/GS même vides.
  • Envoie nos enfants aux CPE/GS.
  • Les éducatrices quittent.
  • Reprise des activités avec un ratio de 4 enfants par éducatrice et juste 25% max de clientèle.
  • Charges de travail importantes sur les propriétaires et les éducatrices.
  • Risques importants de contamination.
  • Place 0-5 qui dirige les enfants vers les CPE surtout. Même les enfants qui étaient chez nous quittent pour les CPE.
  • Le gouvernement réalise des économies par dizaines de millions sur les remboursements anticipés non payés aux parents, qu’il faudra d’ailleurs ôter des 68 millions.
  • Le gouvernement fédéral accorde une aide aux garderies sur tout le territoire Canadien.
  • Le Québec conditionne cette aide, sans en préciser le montant, à une réévaluation par le cabinet Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) tout en réévaluant l'admissibilité à la SSUC (Subvention Salariale d'Urgence du Canada).

Et certaines associations acceptent, avec des applaudissements nourris, cette enquête/réévaluation pour brosser un tableau réaliste comme ils disent ? Non, mais je rêve ou quoi ? Les CPE/GS qui n’ont jamais fermé et se font payer, par l'argent du contribuable - le notre -  même vides reçoivent 50 millions sonnants et sans condition SVP, et nous, avec toutes ces contraintes, astreintes, assujettissements, fermetures, obligations et je ne sais quoi d’autre, nous devons justifier !? Justifier quoi au fait ? Que nous n’avons pas bullé ? Que nous avons trimé fort ? C’est comme si nous étions la cigale et les CPE/GS la fourmi ! La pandémie pour nous c’est le Club-Med alors, c’est ça !? Et nos éducatrices sont les G.O. !

Pourquoi le gouvernement n’a pas réalisé cette étude d’impact pendant la Covid en avril , mai ou juin ou même juillet, pour bien estimer et voir en "live" ce que nous avons enduré pendant ce temps de disette ?! Et pourquoi maintenant ? S’il se souciait tant de nous, pourquoi avoir attendu que l’argent du fédéral arrive pour évaluer si on le mérite ou pas ? Alors que cet argent nous est destiné.

 

 

701 GNS à évaluer, rien que ça! Plus de la moitié ! J’ai la conviction que la plupart des GNS sont contre l’évaluation de Raymond Chabot. Personne ne peut accepter ça. Être évalué pour savoir si on mérite l’aide qui nous est destinée !?

Et ne trouve-t-il pas le besoin d’évaluer ses CPE chéris avec tout l’argent qu’ils ont reçu pendant que nous, nous souffrions au temps des vaches maigres ? Nous étions tous sans emploi et sans aucune vision de notre avenir qui pour nous s’annonçait sombre. Beaucoup ont fermé carrément.

À titre d'information, je vous communique ci-après les montants octroyés aux différents types de service de garde subventionnés:

  • Pour les centres de la petite enfance (CPE) : 26,8 M$ ;
  • Pour les garderies subventionnées (GS) : 13,6 M$ ;
  • Pour les personnes responsables de services de garde en milieu familial (RSG) : 9,6 M$
Selon ces montants et en applicant la vieille et toujours serviable, règle de trois, on peut déduire que nous devrions recevoir quelque chose comme 20.0 M$. Mais ne vous y méprenez pas, même si l'étude aboutit, nous n'aurons qu'une fraction minime de ce montant. 
 
Mais d’un autre côté, quand on regarde le nombre d’incidents relatifs aux infections au Covid, on constate que les GNS demeurent très performantes avec un taux d’infection beaucoup moins élevé que les CPE/GS. Même sans bénéficier de traitements privilégiés, les GNS s’en tirent vraiment bien. Voilà un critère de qualité !

 

Cependant, pour ceux qui hésitent encore ou qui croient au discours des associations qui les rassurent et qui leur promettent des négociations sans que personne ne sache ce qui se négocie au juste et aussi afin qu'ils aient une bonne idée sur la flagrante différence dans les traitements, vous recevrez, via le forum, la copie du document envoyé par le Ministère à ses CPE/MF/GS chéris. J’y ai ajouté des annotations et des surlignés.

Si le présent ne nous mobilise pas, l’avenir n’aura pas le choix que de nous massacrer ou, du moins, nous malmener. Car ce climat, quoiqu’en en pensent certains pro gouvernementaux, est très malsain, il nous fragilise s'il ne nous tue pas à petit feu.

En définitive, je pense qu’aucune garderie non subventionnée ne devrait accepter cette évaluation ainsi que cette réévaluation pour mériter l’argent qui lui revient. Aucune autre province n’a exigé ce genre d’examen à ses garderies, sauf le Québec, la province folle uniquement des enfants des CPE/GS. Et si ça continue comme ça, même les remboursements anticipés risquent d'y passer.

Il se fait déjà tard, et le mieux serait que la grève soit programmée au moins deux semaines avant la fin de la session parlementaire.

 

Nous vivons dans un monde étrange. Si étrange que la discrimination est devenue une chose banale ? Pour le changer, joignons nos efforts, unissons-nous devant l’injustice flagrante que nous subissons de la part de notre gouvernement.

Les votes parlent d'eux mêmes. Constatez de vos propres yeux :

 

Êtes-vous pour fermer un jour ?
  • Votes: (0%)
  • Votes: (0%)
Total des votes:
Premier vote:
Dernier vote:

Le vote est maintenant clos.

Sachez qu’à plus de 500 votes (plus du 1/3 des GNS), ce qui constitue du point de vue statistique un échantillon très fiable, nous pouvons conclure que l'écrasante majorité est pour la grève.

Et vu le nombre, cela veut dire que les garderies de toutes les associations y ont participé. C'est une chose certaine que la majorité des garderies est pour la grève maintenant.

Pour rassurer ceux qui hésitent encore, sachez que le Milieu Familial a usé du même moyen et a pu obtenir gain de cause.

Le vote durera jusqu'au vendredi 20 novembre 2020. Ensuite, le programme des actions sera envoyé à toutes les garderies.

NB: Cet espace est réservé pour ceux qui veulent écrire des blogs.

 

Publié dans GnsBlog
dimanche, 10 March 2019 22:45

Les garderies d’attente.

Il existe bien des salles d'attente. Pourquoi pas des garderies d'attente ? Moins évidentes mais bel et bien des garderies ; non subventionnées (GNS). Pour en arriver là, bien des contorsions, disons, politiques ont été nécessaires. Garderies auxquelles on reproche d’être privées par ceux qui servent certaines idées et dogmes dépassés. Et c'est là où toute l'ingéniosité macabre des politiciens va opérer.

L’appauvrissement par asphyxie budgétaire y est pour beaucoup. En refusant d'indexer les tarifs depuis 2009, le gouvernement étranglait la jugulaire des GNS. En les éliminant des appels d'offres, favorisant ainsi les CPE, il les achevait presque, sous le regard approbateur des syndicats qui ne supportent pas la concurrence.

Sans compter les lois qui obligeraient les GNS à exposer toute leur clientèle à leurs compétiteurs, les CPE. La nouvelle Loi 143 qui impose le guichet unique ou Place 0-5, payable en plus, permet aux parents de rester inscrits dans les GNS et demeurer dans la liste d'attente pour que les CPE les appellent dès qu'une place se libère. Les GNS deviendront ainsi les salles d'attente des puissants CPE. Ce favoritisme laisse supposer un copinage électoraliste qui qui mine les démocraties.

Et qui songerait donc à une telle purification ? L'hypothèse ne peut être écartée que ce soient les syndicats. Bons calculateurs, ils savent très bien négocier et surtout prêtent une attention particulière aux dissensions entre partis, leurs maturités, solidité de leurs structures, pour optimiser leurs actions.

Question fondamentale ; comment un parti régnant peut avoir tant de liberté ? Les partis majoritaires cèdent facilement à interpréter leur victoire d’une manière simpliste « le peuple nous a donné un chèque blanc ». Mais quelle sorte de démocratie a-t-on réellement ?

Une variante qui tend à glisser vers la dictature qui se manifeste par l'absence d'une pluralité d'avis, d'expertises et de consultations, nécessaires au processus décisionnel. La démocratie, ainsi conçue, est restreinte à l'une de ses implications élémentaires qu'est le suffrage universel. En effet on croit que le pouvoir est au peuple, alors que ce dernier n'existe que pendant les campagnes électorales, qui, une fois terminées, se désactive pour redevenir simple administré par la puissance publique ; gouvernement élu et administration. La carence flagrante en consultations – publiques, ou d'experts – rend les mécanismes décisionnels totalement autoritaires et donc dictatoriaux. CQFD.

Les Libéraux de Philippe Couillard avaient annoncé au début de leur mandat une ère nouvelle imprégnée de démocratie avec leur fameuse "Commission de révision permanente des programmes". Malheureusement, son sort fut dramatique ; mort-née. Des millions de dollars gaspillés et un peuple sur le carreau.

Le cas des GNS est très significatif. Ce qui rend la chose encore plus surréaliste c'est qu'on tolère l'idée d'avoir deux types de citoyens – inacceptable en démocratie ; ceux qui bénéficient de tout, en l'occurrence ceux admis dans les services subventionnés, et ceux qui ne bénéficient de rien, dont les enfants sont dans les GNS [1]. Une sorte de développement séparé. Bizarrement, on veut universaliser les tarifs pour que les riches ne payent rien. Sommes-nous toujours en démocratie ? Il ne peut y avoir d'universalité tant et aussi longtemps que le clivage – CPE, GS, GNS, MF, MFNS [1] demeure, avec des tarifs dopés par les subventions. Et le monde entier nous envie !

D'autres mesures antidémocratiques telles que le bannissement des GNS [1] des appels d'offres répartis à 85% de CPE et 15% de GS [1].

Qui a décrété cette distribution ? Et dans quel but ? Pourtant avant 2011 ce n'était pas le cas. Encore une manifestation de cette autorité. Cette dernière peut s'interpréter par la puissance de l'administration face aux citoyens, et même face aux politiciens eux-mêmes qui ne sont pas suffisamment préparés. Pour beaucoup de raisons d'ailleurs.

Manque de temps ; la moyenne d'occupation du siège de Ministre de la Famille est d'à peine 13 mois par ministre. En 8 ans, 7 ministres se sont succédé. Sans compter le fait qu'un ministre cumulait deux postes ; Famille et Éducation. Peut-on vraiment parler de politique familiale face à un tel défilé de Ministres ? C'est donc l’administration hyper qualifiée qui gérait, loin de toute politique censée avantager le contribuable et non les installations de garde. Difficile aux différents Ministres d'appliquer leur programme, souvent mal ficelé, pendant la campagne électorale. Le cas des maternelles parle de lui-même. Budget sous-estimé, répartition des places incertaine – récupération de classes anglophones – ce qui témoigne d'une compréhension approximative du sujet. Des remaniements ministériels s'annoncent, en réponse à cette première crise "des maternelles", copiée sur l'Ontario ou à celle de l'immigration. Personne ne pouvait prédire un tel entêtement du chef du gouvernement .

Et que dire de la dernière déclaration du Ministre de la Famille ?

Selon l'analyse [étude d'impact] qu'on a faite, les garderies privées non subventionnées et les [garderies en] milieu familial seront les deux types de service de garde qui subiront la baisse la plus marquée d'achalandage.

Mais que fait-il pour arrêter le massacre qu'il sait qu'il a lui-même engendré ? Rien.

Je me demande si c'est le Ministre de tous les Québécois ou juste celui des CPE et GS. Du jamais vu dans aucune démocratie.

Pour en finir avec toutes ces conspirations, achetez-nous M. Le Ministre. Abrégez nos souffrances. Finissons-en !

Finalement après 20 ans de politique familiale on peut dire : "Rien ne progresse, rien ne s'améliore, tout se complique." Oubliant, du coup, tous nos vrais problèmes, tels que nos aînés qui ont construit le pays, leur retraite insignifiante et beaucoup d'autres domaines. Et la reconnaissance des diplômes des immigrants qui traîne depuis des années, les obligeant à des métiers moins valorisants ?

Il est de coutume, les premières semaines du mandat d'un gouvernement, de rendre visite à ses voisins et de s'enquérir de son environnement géopolitique. Chez nous, la différence – signes religieux, diplômes d'ailleurs, nouvel immigrant vs descendant d'immigrant – nous divise encore.

François Mitterrand ne s'était pas trompé quand il avait dit :" La démocratie, c'est aussi le droit institutionnel de dire des bêtises. "

Et pourquoi pas en faire !?

Khalid Daher

Président

Alliance Québécoise des Garderies Privées Non Subventionnées

AQGPNS

 [1]

CPE

Centre de la Petite Enfance.

GS

Garderie Privée Subventionnée.

GNS

Garderie Privée Non Subventionnée.

MF

Milieu Familial Subventionné.

MFNS

Milieu Familial Non Subventionné.

 

 

 

 

 

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